Lorsque mes parents se sont séparés, tous les deux se sont remariés et ont eu d’autres enfants.
Pour mon père, ce fut le troisième mariage,[1] et pas le dernier !
Ma mère a épousé en deuxième et dernières noces son cousin et ont vécu en paysans pauvres, pleins d’humilité, généreux, fidèles, solidaires, dignes, nobles.
Ils ont eu quatre enfants.
Trois filles et un garçon.
Mes sœurs et mon frère.
J’aimais leur humble demeure.
Je m’y rendais autrefois, devancé par mon cœur.
Aujourd’hui, elle est en ruines.
Depuis un certain temps déjà.
Mon frère poursuit l’échange avec la terre.
Dans un profond respect.
Et la relation avec le troupeau.
Il connaît le cheptel, et le cheptel le connaît.
Au décès du mari, ma mère n’avait pas tardé à s’installer chez mon frère qui a un logement avec son épouse et leurs enfants, dans un grand village avoisinant.
Un jour, ou peut-être une nuit, en m’imaginant de retour sur les ruines de l‘humble demeure, autrefois habitation de ma mère, de son époux et de leurs enfants, j’ai écrit :
« Des os fléchissent en moi et ma tête est allumée de blancheur.
Emmitouflé, je contemple les ruines de ce qui était une humble demeure paysanne.
Que dire de ce qui a été ?
Je regarde ce qui reste de ce qui servait de cuisine où je lui tenais compagnie pendant qu’elle préparait à manger.
J’aimais plus particulièrement la voir pétrir.
Elle faisait un pain qui était toujours partagé.
Ces doigts fins caressaient la pâte avec Amour.
En s’occupant du feu, elle ajoutait de temps à autre une branche de bois dans le four en terre cuite.
La flamme donnait alors à son regard plus d’éclat et à son visage plus de chaleur.
Lorsqu’elle quittait la cuisine, elle se mettait en face d’une colline et semblait ailleurs.
Les étoiles qui embellissaient le ciel étaient dans ses yeux.
Son silence disait l’Essentiel.
J’ai mis du temps avant de comprendre.
Flots de pensées.
Averses d’images.
Afflux de sensations.
Je sens que quelque chose d’humide coule sur ses joues et effleure mes lèvres.
J’aimerais tant que mes larmes, comme l’eau qui s’infiltre dans la terre pour atteindre les racines de l’arbre, irriguent encore et encore les graines de ma Foi pour que germent partout les fleurs.
Les battements de mon cœur, au rythme de ceux des cœurs d’enfants à naître et de ceux du cœur de la mère glorifient Allaah ».[2]
Le fils aîné[3] de ce frère a accédé à l’Université.
Dans un texte mis sur le « net » il n’y a pas longtemps, j’ai souligné que :
« Comme d’autres « États »[4] qui se réclament de « l’Islaam », Le système au Maroc est fondé sur le mensonge, sur l’imposture.
Comme eux, il participe à ce que l’Islaam[5] rejette, dénonce, condamne et combat depuis toujours.
Les enlèvements, les séquestrations, les supplices, les éliminations, les bagnes et autres lieux d’enfermement sont une des caractéristiques de ce système des ténèbres dont le bagne de Tazmamarte[6] est un rappel.[7]
Un système immonde, infâme, abject, hideux, féroce, cruel.
Un système de l’injustice, du vice, de l’abîme, du chaos.
Un système du pillage et de la corruption dans tous les domaines.
Un système de meurtres, de massacres, de carnages, de vols, de viols qui soumet des hommes, des femmes et des enfants aux pires tortures, aux pires horreurs.
Un système répugnant, ignoble, abominable.
Un système d’une arrogance et d’une cupidité indescriptibles.
Un système de tous les trafics.
Un système de débauchés.
Un système de traîtres.
Un système qui s’est mis au service du colonialisme, de l’impérialo-sionisme pour se maintenir et continuer la débauche, l’exploitation, l’oppression et autres.
Un système qui, tel un virus, contamine diverses couches des populations et leur transmet les germes de la pourriture et de la putréfaction ».[8]
Ce système n’empêche pas des enfants de familles pauvres d’arriver à l’Université.
Il n’est pas rare que des jeunes comme mon neveu y accèdent, et obtiennent des diplômes pour aller ensuite grossir les rangs de diplômés sans emploi, de diplômés qui quittent le pays ou qui veulent le quitter, de diplômés méprisés, intimidés, ridiculisés, humiliés, de diplômés enlevés, séquestrés, torturés, enfermés, éliminés.
Cela ne signifie pas que des diplômés ne contribuent pas à alimenter le système, à le maintenir en se lançant dans le pillage, le vol, l’usurpation, la corruption, le mensonge, la tromperie, la tricherie, la fraude, les divers trafics et en rejoignant ceux qui ont usé, usent de verbiages stériles, de phraséologies creuses, de discours lamentables, de dialectiques minables pour cultiver le faux, entretenir l’injustice et l’imposture.
Cela ne veut pas dire non plus, qu’il n’y a pas de diplômés qui Résistent.
Je pensais à tout cela pendant que je marchais.
En mettant un pied devant l’autre, j’ai fini par arriver au masjid.[9]
Le thème d’alkhotba[10] avant salaate aljoumou’a[11] était sur almayte.[12]
Alyaqiine.[13]
La fin de l’existence ici-bas.[14]
Le commencement de la Vie de l’au-delà.[15]
BOUAZZA
[1] Huit enfants sont nés de ce mariage : trois filles et cinq garçons.
Mon père a eu d’autres femmes et d’autres enfants.
[2] Se reporter à mon texte intitulé "Sillon".
Texte écrit à la troisième personne et non à la première, comme maintenant.
[3] Il a deux autres enfants : un garçon et une fille.
Mes trois sœurs sont aussi mariées et deux ont des enfants : une est mère de deux garçons dont l’un est à l’université et d’une fille mariée, l’autre a un garçon.
[4] Les croyants et les croyantes savent que ces "États" n’ont rien à voir avec l’Islaam, et que les individus placés à leur tête sont des imposteurs.
[5] L’Islaam depuis Aadame (Adam) sur lui la bénédiction et la paix, consiste à faire de son mieux pour Adorer Allaah, comme Allaah le demande.
[6] Ce terme désigne le village auprès duquel le bagne a été implanté.
En langue berbère, le terme s’utilise aussi pour parler d’une bête ou d’une personne chétives.
[7] "Et rappelle, car le rappel profite aux croyants".
Alqoraane (Le Coran), sourate 51 (chapitre 51), sourate Addaariyaate (le "r" roulé), aayate 55 (verset 55).
[8] Se reporter à mon texte intitulé "Imposture".
[9] Prosternatoire (du verbe sajada qui veut dire se prosterner), lieu de prière, mosquée.
[10] Le sermon, la prédication, le prêche.
[11] La prière de vendredi.
Se reporter à mon texte intitulé "Au long de la route".
[12] La mort.
[13] La certitude.
Se reporter à mon texte intitulé "La certitude".
[14] Addounyaa.
[15] Alaakhira (le "r" roulé), la demeure de l’au-delà.
Alqoraane (Le Coran), sourate 29 (chapitre 29), Al’anekaboute, L’Araignée, aayate 64 (verset 64).
Voir :
http://raho.over-blog.com/
http://paruredelapiete.blogspot.com/
http://ici-bas-et-au-dela.blogspot.com/
http://laroutedelafoi.blogspot.com/
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